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J'adore le ciné depuis que je suis toute petite. Aujourd'hui je débute mon blog pour diffuser ce que je pense.

24 Sep

Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi

Publié par Joulietta

Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi

La Guerre de l'Anneau a commencé. Tandis que les orcs de Sauron s'attaquent au Gondor et à sa capitale, Minas Tirith, où s'affronteront bientôt toutes les civilisations de la Terre du Milieu, Frodon, Sam et Gollum poursuivent leur percée en Mordor, dans le but de plonger l'Anneau Unique dans la lave de la Montagne du Destin...


Jusqu'au bout du rêve


Qu'on se le dise : Le Retour du Roi est un événement majeur, une oeuvre appelée à marquer l'histoire du Cinéma. Toutefois, avant de se lancer dans les superlatifs, soyons honnêtes : si les montages cinéma de La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours, tout inférieurs fussent-ils à leurs versions longues, fonctionnaient merveilleusement bien d'un point de vue dramatique, celui du Retour du Roi trahit bien davantage ses nombreux raccourcis. Sacré paradoxe, quand on sait que ce film "trop court" dure déjà, en l'état, une demi-heure de plus que ses aînés !


Director's Cut ?




Certes, la disparition annoncée de Saruman est traitée avec intelligence et ne gêne en rien l'intrigue. Il n'en est pas de même pour les Maisons de Guérison, dont la suppression évoquée par Peter Jackson durant l'été 2003 causa moins de remous que les déclarations outrées de Christopher Lee. Oubliés de la dernière partie du métrage, Eowyn et Faramir font de nouveau les frais des contingences cinématographiques modernes (à savoir : jamais 4 heures sur grand écran !) et disparaissent littéralement d'un drame qui les concernait énormément.
Autre conséquence fâcheuse de ce chapitre manquant, le spectateur n'aura pas le temps de reprendre son souffle entre le chaos des Champs du Pelennor et la charge suicidaire des hommes aux Portes du Mordor. Epuisant, Le Retour du Roi l'est plus que tout autre film avant lui, montrant ses cornes au spectateur comme un taureau dans une arène, ne lui offrant en répit qu'une conclusion en apesanteur, au terme d'une projection furieuse de plus de trois heures.


Grand Spectacle


Ces frustrations aisément digérées (la version longue arrive et s'annonce PHENOMENALE !), reste l'un des montages provisoires les plus spectaculaires et les plus émouvants jamais vus sur un écran de cinéma. Véritable mastodonte, Le Retour du Roi offre déjà des affrontements épiques inouïs de beauté. L'heure que durent le siège de Minas Tirith et la bataille du Pelennor risque bien de redéfinir les exigences publiques pour les décennies à venir. Inconcevable, impensable à peine deux ans plus tôt, la mise en scène de Peter Jackson s'y exprime enfin pleinement. Libéré de toute contrainte technique, le réalisateur appréhende chaque plan comme un climax à part entière, à un rythme et une échelle tellement gigantesques qu'on s'étonnera de n'avoir aperçu qu'une poignée d'images dans les bandes-annonces, toutes bien en-deça du résultat final. L'attaque des Nazgul sur Minas Tirith (déluge de plans séquences voltigeant d'un bout à l'autre de la cité), la charge des Rohirrim sur les armées de Sauron (alternance entre prises à ras de terre et vues aériennes à tomber à la renverse), la riposte des mumakil (à voir pour le croire)... Autant de scènes d'anthologie inoubliables que Jackson livre à la postérité, n'hésitant pas à en élever encore les enjeux dès que la tension et l'ampleur menaceraient, ne serait-ce que quelques secondes, de s'amenuiser.


Au coeur de la mêlée


Les espérances étant largement dépassées au niveau du spectacle, restait à honorer l'émotion du livre, de loin le plus complexe psychologiquement des trois épisodes. Pari également gagné sur ce point : aussi grandes soient les batailles, Peter Jackson ne s'éloigne jamais de ses protagonistes. Au contraire, la mise en scène et les divers rebondissements reposent avant tout sur leur situation dans l'image, le cinéaste n'hésitant pas à insérer de très gros plans de visages et des dialogues foncièrement intimistes (cf. l'évocation de la vie après la mort entre Gandalf et Pippin) au plus fort des batailles. Le plus beau restera néanmoins le soin apporté à l'esprit communautaire du film, l'unité et la cohérence de l'univers autant que des agissements des héros n'ayant jamais été aussi palpables qu'ici. Annoncé à de nombreuses reprises lors de la première partie (le rassemblement à Edoras, le rêve de Arwen, les bûchers du Gondor, les diverses rencontres sur le chemin de la guerre), bien qu'on attende encore un net approfondissement dans la version longue (le serment de Pippin devant Denethor y répondant par exemple à celui de Merry devant Theoden), cette thématique inonde les deux dernières heures du film et permettent à Jackson l'impossible : monter une bataille à très, très grande échelle en parallèle avec un drame humain centré sur trois minuscules personnages. Remède miraculeux à plusieurs décades de cynisme, l'épilogue, non seulement du Retour du Roi mais aussi et surtout du Seigneur des Anneaux (une dizaine de minutes et un générique de fin décoré, voilà qui paraît justifié pour un film de 11 heures), achèvera l'oeuvre selon cette logique intimiste, laissant à chacun le soin de puiser ses propres émotions au sein de ce calme après la tempête, voguant decrescendo vers une image de clôture sourde, superbement évocatrice et à petite échelle.


Défiant les conventions et les attentes (cf. le faux plan final sur les Havres Gris), Peter Jackson a bien signé le film de sa vie, un chef-d'oeuvre aux inombrables facettes qu'une prochaine version longue (on osera parler de "director's cut") devrait hisser au sommet du Septième Art, aux côtés d'une petite dizaine de titres entrés, au fil des décennies, dans la Légende. Quand on sait, après cela, que Jackson rêve de réaliser King Kong depuis qu'il a 10 ans...

Preview de la version longue



!!! Attention, spoilers !!!


Petit tour d'horizon des séquences qui risquent fortement d'apparaître au menu de la version longue du Retour du Roi, d'ores et déjà prévue pour novembre 2004. Vu la quantité de matériel laissé à l'abandon, et considérant les propres déclarations de Peter Jackson (le premier vrai montage faisait 4h20 !), on peut s'attendre à ce que le film atteigne les quatre heures de projection...


- "La voix de Saruman", une séquence de sept minutes en Isengard, où Aragorn, Theoden et Gandalf tentent de faire descendre le sorcier de sa tour, et au terme de laquelle Grima, à la surprise générale, se retourne contre son maître.


- Tandis que les Rohirrim savourent la victoire de Helm's Deep, Gimli apprend à un Legolas perplexe les règles et la finalité d'un concours de boisson. "L'intérêt est de rester debout !" Cette séquence est disponible dans son intégralité sur le DVD du National Geographic distribué à l'occasion de la sortie du Retour du Roi.





- La séparation de Merry et Pippin est légèrement plus longue : "We shall see the Shire again !"


- Après quelques dialogues enveminés ("I cannot protect you anymore !"), Arwen tombe, mourrante, dans les bras de Elrond. Sa survie dépend clairement de la destruction de l'Anneau.





- Merry prête serment devant Theoden et devient un chevalier du Rohan.


- Gandalf découvre que Denethor est en possession d'un Palanthir, lequel contribuera à sa folie et son pessimisme durant la bataille (détail très évasif au cinéma).


- Les Morts attaquent les Corsaires afin de leur voler leurs navires. On ignore encore si cette scène sera effectivement incorporée à la version longue, mais Peter Jackson a bel été bien tourné le combat, durant lequel il interprète lui-même un Corsaire, aux côtés de Richard Taylor !


- Tandis qu'ils galopent vers les catacombes des Intendants du Gondor, dans l'espoir de sauver Faramir de la folie de son père, Gandalf et Pippin tombent nez-à-nez avec le Roi Sorcier d'Angmar (plan visible dans la preview du double DVD des Deux Tours). Un court affrontement s'ensuit. A noter que le débarquement à Osgiliath, le siège de Minas Tirith et la bataille des champs du Pelennor devraient être sensiblement allongés, notamment du point de vue de la violence (cf. l'Amon Hen dans La Communauté de l'Anneau et le Gouffre de Helm dans Les Deux Tours).


- Eomer découvre Eowyn inanimée sur le champs de bataille, après sa confrontation avec le Roi Sorcier.


- Eowyn et Merry sont emmenés aux Maisons de guérison de Minas Tirith. Aragorn les y guérit. Tandis que Merry se prépare à retourner au front, Eowyn rencontre Faramir, lui aussi convalescent. Leur idylle commence.


- Déguisés en orcs après leur évasion de Cirith Ungol, Frodo et Sam sont incorporés de force dans les rangs de l'armée de Sauron.


- Aragorn défie Sauron à travers le Palantir de Denethor, en brandissant Anduril. Cette scène expliquerait pourquoi l'Oeil de Sauron se détourne de Frodo lorsque celui-ci approche de la Montagne du Destin. Cette dernière séquence devrait logiquement apparaître un peu plus tôt dans le film.


- La Bouche de Sauron (Bruce Spence, l'homme au serpent de Mad Max 2, l'homme du train de Matrix Revolutions et la voix du requin du Monde de Nemo), un ambassadeur cadavérique chevauchant une monture cauchemardesque, vient à la rencontre de Gandalf et Aragorn aux Portes du Mordor et prétend que le porteur de l'Anneau a été capturé, et que tout espoir est perdu. En dépit de la cotte de mithrill et de la cape elfique exhibées par le monstre, Gandalf ne peut s'y résoudre et refuse de capituler. Ce n'est qu'à ce moment que les troupes de Sauron jaillissent hors de la Porte Noire ; il n'est pas exclu que la Bouche de Sauron affronte un protagoniste, contrairement aux événements du livre (Aragorn étant occupé par un troll, pourquoi pas Gandalf ?).


- L'épilogue, déjà très long selon certains, devrait être allongé : manque surtout à l'appel le couronnement de Eomer, nouveau Roi du Rohan.

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